Lorsque je l’ai vu, c’était dans une salle d’attente. Vêtu de couleur sombre, il avait une allure fière, presque altière. Il ne souriait pas. On aurait dit qu’il prenait son rôle très au sérieux. Cet homme, que je ne connaissais pas, avait à coups sûrs de très belles qualités, que je devais découvrir plus tard.
J’ai pris mon courage à deux mains et lui en ai tendu une, pour me présenter. Il ne m’a pas écrasé la main, elle était même plutôt bienveillante. Une personne est arrivée et nous a demandé de la suivre dans une salle de conférence. Vaste et éclairée, celle-ci était propice aux échanges d’affaires. Elle nous a expliqué le but de notre rencontre. Faire connaissance. Décider si on voulait travailler ensemble. L’espace d’un instant, j’en ai douté. La première impression nous joue parfois des tours. Cet inconnu allait peut-être devenir mon mentor. Je devais faire confiance au destin.
J’étais là, de l’autre côté de la table, et quand la tierce personne est sortie de la salle, il a pris d’amblée la parole. Peut-être sentait-il qu’il devait briser la glace? Je l’ai laissé se présenter, me dire qui il était réellement, pourquoi il voulait être un mentor, d’où il venait, son expérience du marché du travail. Alors j’ai su. Quelques minutes ont suffi. Il deviendra mon mentor et je revêtirai le manteau de mentorée. Je sais que je n’aurai pas froid dans le dos. Son assurance, sa confiance en lui, sa prestance, allaient un jour déteindre sur moi. Je suis convaincue que j’apprendrai beaucoup, avec lui. Nous avons des valeurs communes, ça commence bien, et la passion des voyages et des cultures étrangères.
Certaines caractéristiques sont requises pour être un bon mentor. D’abord, pour en devenir un, il faut le vouloir pour les bonnes raisons. L’entraide. Le partage de son savoir, de son expérience. Le geste doit être bénévole. Il doit suivre un code d’éthique assez rigoureux. Ne pas user d’influence indue sur le mentoré. Ne pas lui dicter sa conduire. Ne pas utiliser les services du mentoré pour ses propres intérêts. Ne référer ni famille, ni amis, ni contacts d’affaires au mentoré.
J’ai eu de la difficulté à faire la différence entre mentorat et coaching. Le coach s’attardera vers le côté « affaires » de l’individu. Il pourra le conseiller, par exemple, sur un choix de stratégie marketing ou sur une façon de procéder pour motiver ses employés. Le mentor, quant à lui, se penche davantage sur l’individu, sur sa façon de réagir aux problèmes rencontrés dans son entreprise. Par exemple, il peut proposer des pistes de solutions pour que l’entrepreneur ne se sente pas dépassé par les événements, ou s’il désire devenir un meilleur patron pour ses employés. En somme, un coach développe le savoir-faire et le mentor développe le savoir-être. Moi, j’ai opté la deuxième avenue. Je veux être une meilleure personne, devenir plus efficace dans mes relations d’affaires, savoir mieux gérer les défis qui se présentent devant moi, acquérir de la confiance en mes aptitudes. Voilà les raisons de ma demande de mentorat.
Je remercie Kim Auclair qui a su me diriger vers le mentorat. Ses articles sur l’entreprenariat sont d’ailleurs très pertinents. Le réseau M m’a ensuite fait découvrir toutes les facettes du mentorat. La Chambre de commerce de ma ville m’a enfin convaincue de me lancer dans cette aventure. Bien sûr, je remercie aussi le gentil et sympathique monsieur qui a accepté de devenir mon mentor.
J’aimerais bien entendre vos témoignages, mentors et mentorés. Avez-vous apprécié votre expérience? Comment s’est passée votre première rencontre?