Janvier. Début d’année. Il fait froid. C’est normal, on est l’hiver. Qu’est-ce qu’on fait, l’hiver, à part pelleter? (Ça, c’est parce qu’on est obligés.) On reste en dedans, parce qu’on se dit qu’on dépenserait trop d’énergie à marcher, courir, faire du ski, du patin. On préfère écouter les Jeux olympiques ou le Superbowl à la télé qu’y participer, quoi!
On ne bouge pas d’un iota. Une expression qui signifie « ne pas bouger du tout ». Mais, qu’est-ce qu’un « iota »? C’est la neuvième lettre de l’alphabet grec, la plus minuscule de toutes. Une voyelle datant du XVIe siècle.
Moi, je date du XXe siècle et je vis au XXIe. J’ai évolué, mais j’ai peur de devenir un iota, un signe minus de sédentarité. Alors je vous parle de renverser la vapeur et de ne pas donner raison à la loi de la physique qui dit que « tout corps tend vers l’énergie minimale ».
J’essaie d’être un anti-iota. Je ne veux pas geler de l’hiver. Je passe parfois des heures assises devant mon écran d’ordinateur, pour mon travail. Pour ne pas ankyloser mes muscles – ou, à la limite, prendre du poids -, je dois bouger. Monter ou descendre les escaliers. Faire le lavage, le ménage, la cuisine. Pelleter. M’entraîner chez Énergie Cardio. Courir après mon chien. N’importe quoi, pourvu que l’iota ne s’empare pas de moi. Une simple petite lettre, pourtant…