Je sais maintenant d’où vient l’expression « vent à écorner les bœufs ». À Kirkwall, en Écosse. Impossible, même avec une tonne de fixatif à cheveux, de rester coiffé. Leur machine à calculer la vitesse du vent s’est déjà même brisée rendue à 140 milles à l’heure. Et cela arrive souvent. Malgré tout ce vent, Kirkwall reste mon coup de cœur d’Écosse. Ma raison principale : un rythme de vie lié à la simplicité.
Saviez-vous que les habitants de Kirkwall sont les plus heureux de toute l’Écosse? Avec seulement 20 000 têtes humaines, on peut difficilement imaginer tout le poids de leur bonheur sur la population écossaise. Pourtant. Ça n’a pas toujours été ainsi. Ces habitants nordiques doivent affronter une période de longue noirceur l’hiver, tellement longue que le soleil se montre tout au plus trois heures par jour! Dans un tel cas, comment ne pas souffrir d’un manque de vitamine D et de périodes de blues ou de dépression? C’est ce qui est déjà arrivé il y a bien longtemps à ces habitants. Pour combattre ce manque de lumière solaire, la population a mis sur pied des activités saisonnières en communauté. Tous les jours d’hiver, ces activités de rencontre, de jeux et d’entraide motivent les gens à sortir de chez eux, à participer au bonheur collectif que seule l’appartenance à un groupe peut engendrer.
Kirkwall est située à 16 km en bateau du continent écossais, sur une des 67 îles des Orcades (Orkney, en gaélique), et en est la capitale depuis l’époque des Vikings. Terre presque dépourvue d’arbres (à cause du sel marin), mais s’étendant sur des plaines traversées par quelques vallons et chemins pas tous noircis d’asphalte, Kirkwall est balayée par le vent 24 heures sur 24, 365 jours par an. Moi qui n’aime pas le froid, le soleil peu présent en hiver, ni le vent qui me donne des maux de tête, j’ai pourtant été séduite par ce coin de pays. Être Écossaise, je crois bien que je m’y implanterais pour la vie.
Pourquoi j’aime Kirkwall
Les habitants étaient les plus accueillants, aimables et souriants de toute l’Écosse. Il règne une ambiance de non-violence partout sur l’île. Ici, pas de trafic, la vie est paisible 365 jours par an. Ah! Drôle de coïncidence… l’Internet n’est pas disponible et la qualité de la vie est la meilleure de toute l’Écosse… y aurait-il un lien?
Les habitants vivent du tourisme (quelques semaines par an), et de l’élevage du bœuf et du mouton. Malgré le vent et le fait que la pluie est souvent de la partie toute l’année durant, il n’y a pratiquement pas de neige l’hiver, et il y fait 41 degrés, alors qu’en été, la température se situe en moyenne à 59 degrés.

Les falaises de Marwick Head
Marwick Head est un lieu incontournable pour les touristes. Attention à vos chapeaux ou perruques! S’il vente beaucoup partout sur l’île, ici, le vent peut vous pousser dans le vide, en bas des falaises! La vue y est cependant magnifique, j’y aurais bien passé plusieurs heures à lire ou à écrire, ou juste à observer les vaches, les moutons ou les lièvres.
On peut aussi y faire l’observation d’oiseaux, entre autres des puffins, oiseaux migrateurs emblématiques de l’Écosse. Presque sortis tout droit d’un dessin animé tellement ils semblent irréels, ils se nichent sur le roc des falaises, se protégeant ainsi des prédateurs terrestres.

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En marchant dans Kirkwall
Petit village coquet, Kirkwall se visite à pied et compte plusieurs boutiques artisanales, une boulangerie, une charcuterie, des magasins de souvenirs et quelques galeries d’art et musées, ainsi que des restos et bars.
La cathédrale Saint-Magnus est la plus vieille église du nord de l’Écosse et la seule qui soit entièrement médiévale. Sa construction a débuté en 1137 et a duré 300 ans. Elle abrite les tombeaux de plusieurs saints ayant marqué l’histoire.

La façade de la cathédrale Saint-Magnus

L’arrière de la cathédrale Saint-Magnus
À côté de la cathédrale se trouve un ancien château médiéval assez bien conservé, le Bishop and Earls Palace, dont voici quelques photos.
C’est aussi à Kirkwall qu’on retrouve le plus grand nombre de sites préhistoriques en Europe. Plusieurs archéologues ont fouillé les terres — et continuent — pour y découvrir des murs de pierre datant de 3 000 à 5 000 ans avant J.-C., comme le site Skara Brea, ou le Cercle de Brodgar.
Pour en savoir plus sur Kirkwall, sur les sites archéologiques ou autres visites, cliquez ici.

Moi, avec tout ce vent.
Ce que je retiens de mon escale d’une journée à Kirkwall? Sourires vrais, paix et tranquillité, paysages sublimes, accueil exemplaire, histoires d’un autre temps.
Vous n’avez pas lu mes précédents articles sur mes escales en Écosse et en Irlande? Les voici, et d’autres s’en viennent aussi, ne les manquez pas!
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