Notre escale à Cairns, en Australie, commence dans la brume. Le chemin en montagne pour se rendre dans la forêt tropicale est sinueux et étroit. Avec ce brouillard, on se pense dans un film d’horreur. J’ai presque peur. Les précipices sont proches, s’il fallait que l’autobus…
Enfin arrivés! Notre première activité : rouler à bord d’un camion amphibie de l’armée (appelé DUKW) à travers la forêt tropicale humide d’Australie et sur l’eau, à la rencontre de plantes, d’arbres, de fleurs, d’oiseaux et d’animaux exotiques.
J’admets que mes attentes étaient peut-être exagérées. C’est que je ne suis pas très impressionnée. Le chemin parcouru par le camion est trop court, on dirait qu’on tourne en rond autour d’un lac. Aucun animal sauvage en vue, et même si l’on entend le chant de certains oiseaux, on ne les voit pas. Quelques fleurs sont perchées au bout de leurs branches, mais elles ne paraissent pas plus rares que les autres. En fait, oui, il y a un animal qui m’impressionne : une araignée qui pend de sa toile juste au-dessus de moi tandis que j’attends en file pour monter dans le camion.
- L’impressionnante araignée : est-ce une Redback, l’une des plus mortelles d’Australie?
- Oh! Des touristes comme nous! Tiens donc, ils se promènent eux aussi en véhicule amphibie dans la forêt tropicale. Quel hasard, photographions-les avant qu’ils ne coulent…
- Aucun crocodile en vue…
À notre retour de la forêt tropicale, nous passons par un magasin de souvenirs, et je succombe aux petites sacoches en cuir en forme de koala.
Les koalas… parlons-en! Au Rainforeststation Nature Park, ils offrent différents forfaits, dont la visite du parc de koalas. Je les entrevois, mais pas assez pour m’extasier (vous lirez un prochain billet sur Brisbane, où ma chance d’en cajoler un se présente).
En attendant notre poursuite du voyage en autobus, je me promène sur le bord du petit étang d’eau ci-dessus, c’est calme et…. ô surprise! Je ne m’attends pas du tout à celle-là! Des papillons bleus! Ceux qui s’agitent devant moi sont vraiment gros, mais malheureusement très rapides aussi, alors le temps de positionner mon iPhone et ils s’envolent, portés par leur liberté! Ce sont des papillons Ulysse d’un bleu électrique, d’une rareté désarmante et à la vie si éphémère. Mon rêve se réalise avant même d’avoir espéré en rencontrer un au cours de ma vie. Cette vie, justement, nous réserve parfois des surprises que l’on doit accueillir avec bonté; à elle seule, cette pure merveille de papillon égaie mon passage dans la forêt tropicale de Kuranda.
- Merci au site Pixabay pour me permettre d’afficher une photo du papillon Ulysse.
- Près des papillons, ces oiseaux du paradis déploient leurs pétales.
- Des arbres à fleurs ajoutent de la couleur à cette nature tropicale.
À bord du train
Notre tour guidé nous amène maintenant au Skyrail Rainforest Cableway, un petit train vieux de près d’un siècle qui sillonne les montagnes de la forêt tropicale menant au village de Kuranda, où habite depuis 10 000 ans le peuple aborigène Djabugay.
Le train nous promène durant une heure et demie dans la montagne, et nous fait voir des paysages de toute beauté : chutes d’eau, sommets, forêt dense, précipices. On prie pour que les ponts entre deux pics montagneux ne s’effondrent pas. On sent l’humidité et la chaleur. Imaginez maintenant les esclaves et travailleurs qui durent piocher à la main, défricher les herbes et les arbres et déplacer les roches pour construire ce chemin de fer, entourés par des insectes piqueurs et tout autre danger animalier qui rôdait… Plusieurs y ont même laissé leur vie, tombant des falaises, d’épuisement ou de déshydratation.









Ici se termine notre virée en pleine nature. Notez que mes photos ne rendent pas justice à la beauté des lieux, car tous nos sens – et pas seulement la vue – sont en éveil quand on parcourt la forêt tropicale. Par exemple, en passant sous un grand arbre, un bruit infernal ressemblant à une colonie de singes en rut couvre le son de nos voix. En y regardant de plus près, des centaines de perroquets multicolores s’imitent à qui mieux mieux. Comme quoi les apparences sont parfois trompeuses… et contribuent à la magnificence de cette faune australienne.