L’autorétroaction en action

ACTION-iStock_000018662891SmallEn tant qu’entrepreneur, vous êtes-vous déjà arrêté pour faire un bilan de vos bons et mauvais coups? Je viens de faire l’exercice, et j’en suis parvenue à cette simple équation : bons coups + mauvais coups + bonnes questions = autorétroaction.

Illustrons le tout en prenant mon cas comme exemple.

Mes bons coups

Ça fait deux ans que je fais des affaires. Mes objectifs initiaux ont été atteints et mes journées sont remplies de beaux projets.

Mon entreprise a atteint sa vitesse de croisière. J’ai développé une bonne base de clients dans les domaines du voyage, de l’édition, de la communication, de l’automobile, de l’alimentation et même dans le secteur bancaire. J’ai aussi fait parler de moi dans le journal local et me suis inscrite pour une deuxième année à la Chambre de commerce de ma région, question de réseauter avec les gens d’affaires de mon quartier. J’entretiens aussi mes relations en étant présente dans les médias sociaux.

En somme, j’ai bien réussi à me sortir la tête de l’eau et à faire ma place dans cette immense mer de la communication.

Mes mauvais coups

Et là entre en jeu ma vie personnelle. Parfois, j’ai dû dire adieu à mes soirées et fins de semaine « sans souci ». Entre le lavage, l’épicerie, le ménage, je me suis permis des périodes d’isolement, seule devant mon clavier, pour pouvoir livrer des documents à temps. Mon conjoint s’occupait des repas, du gazon, des animaux domestiques… et de moi, quand je ne voyais plus le bout de mes pieds. Mes visites chez ma mère se sont raréfiées, mes séances de conditionnement physique aussi. Assez pour me sentir coupable et essoufflée en montant un escalier.

Par moments, pour pouvoir avancer, j’ai dû faire des choix déchirants, comme par exemple délaisser un client au profit d’un autre, parce que mon énergie devait servir à atteindre des objectifs financiers précis.

Je n’ai pas toujours fait de suivis téléphoniques auprès de clients potentiels ni entretenu mon blogue/site Web, pourtant essentiels au positionnement de ma modeste marque. Ma comptabilité a pris du retard, mon espace de travail n’est toujours pas ergonomique. Les pauses et heures du dîner ne sont jamais respectées, mon alimentation est parfois déficiente, mon sommeil aussi.

En résumé de mes mauvais coups, je dis qu’il m’est parfois difficile de tracer une ligne entre ma vie privée et professionnelle.

L’autorétroaction avant l’action

J’en viens à mon titre, l’autorétroaction. C’est bien de recevoir la rétroaction de nos clients, s’ils sont satisfaits de nos services. Même la rétroaction négative peut avoir un certain intérêt, surtout si on veut miser sur nos faiblesses pour les travailler et les transformer en forces futures. Quand des paroles sont prononcées avec respect, la critique constructive peut être notre meilleure alliée. Elle nous fait prendre conscience de nos faiblesses et nous oblige au changement. Pourquoi ne pas les prendre de front alors et, plutôt que de les ignorer, essayer de les changer en compétences?

Parce que la rétroaction négative est rarement reçue de la part des clients, je propose de se la donner soi-même. Ça demande de la réflexion, un certain recul dans l’objectivité, mais cela en vaut la peine, car VOUS êtes importants, et vos clients méritent ce qu’il y a de meilleur en VOUS.

J’appelle ce processus de rétroaction donnée à soi-même l’autorétroaction. La rétroaction étant définie comme une information concernant le rendement ou un comportement observé et ses résultats. Ainsi, on doit s’autocritiquer de façon à pouvoir apporter des changements qui contribueront à une meilleure réussite, voire à un bonheur accru; cela peut même servir à changer nos comportements dans notre vie personnelle.

Concrètement, comment procède-t-on? Après avoir réfléchi à ma situation d’entrepreneure et en me basant sur certaines connaissances acquises en gestion des ressources humaines, je suggère une manière simple, en deux étapes : se poser les bonnes questions (la proaction) et poser des actions.

Les bonnes questions

Selon le logiciel Antidote, une personne proactive est orientée vers le futur, elle agit en prévoyant les éventuels problèmes et leur solution et non en se contentant de réagir aux situations qui se présentent. Ici, il s’agit donc de se poser les bonnes questions, en tenant compte des moins bons coups réalisés, afin de poser les bons gestes futurs pour arriver à atteindre ses buts.

  1. Mettre sur papier un objectif d’entreprise réalisable (p. ex., développer une expertise dans un domaine précis plutôt que demeurer généraliste).
  2. Je me pose la question : Quelles sont les compétences que j’ai qui me permettraient d’atteindre cet objectif (p. ex., j’ai déjà une passion pour un certain secteur et des compétences en rédaction)?
  3. Qu’est-ce qui pourrait m’empêcher d’atteindre cet objectif dans l’immédiat (p. ex., mon manque d’expérience dans ce domaine)?
  4. Que me faut-il aller chercher de plus pour pouvoir atteindre cet objectif et suis-je prêt à agir pour aller chercher cette expertise (p. ex., acquérir de l’expérience dans un secteur d’activité précis)?

Les actions

À partir des réponses obtenues à l’étape précédente et si vous avez répondu « oui » au point #4, alors vous êtes prêt à passer à l’action. Voici les 10 actions possibles à implanter et qui peuvent amorcer des changements :

  1. Suivre une formation (si le changement implique un savoir), une thérapie ou un mentorat (si le changement implique un savoir-être) ou du coaching (si le changement implique un savoir-faire);
  2. Demander à une personne en qui vous avez confiance d’exécuter une partie de votre travail, le temps d’apporter les changements voulus;
  3. S’associer ou se mettre en contact avec une personne qui possède déjà l’expertise, la questionner et suivre ses conseils;
  4. Lire des livres ou des articles sur le sujet;
  5. Embaucher une personne qui va pallier votre lacune (ex. : un préposé au ménage);
  6. Faire un stage prolongé en entreprise ou dans un autre pays (ex. : pour parler une autre langue);
  7. Faire appel à des consultants spécialisés (ex. : un expert en médias sociaux);
  8. Revoir le contenu de son plan d’affaires;
  9. Diminuer ses attentes en matière d’objectifs et d’échéancier (dans certains cas, on s’impose trop de réussites rapides);
  10. Choisir ses clients en fonction des nouvelles valeurs ou compétences que vous souhaitez développer.

Je ne vous ennuierai pas avec le constat des actions que je désire entreprendre, mais cette autorétroaction m’a permis de prioriser certains objectifs au détriment d’autres que je considérais moins importants. À votre tour maintenant de faire une autorétroaction bien accomplie et de poser les actions qui s’imposent.

P.S. J’attends votre rétroaction sur ce billet.

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