Rue Des Mirages

Il y a de ça bien des années, je faisais partie d’un atelier d’écriture. Toutes les semaines, l’animatrice de l’atelier nous proposait de composer un type d’écrit différent, parfois en partant d’une simple phrase, ou d’une photo. Un jour, j’étais tombée sur l’image d’un vieil homme triste. Je m’en étais inspirée pour écrire un poème, qui avait été lu en classe dans le plus grand silence. Pourquoi le publier aujourd’hui? Probablement parce qu’il a passé assez de temps au fond de mes tiroirs… et pour donner de l’importance à la mémoire.

Rue Des Mirages

Fouiller la mémoire oubliée. Début du siècle dernier.

Doux logis. Les flammes. Les cris. Les âmes. Cinq enfants. Six amours. Envolés pour l’éternité vers la route des fleurs.

Maison brûlée. Sous les cendres, quelques parcelles de vies. Disparues. Enfouies sous terre comme un tombeau vulgaire.

Ubalde Deslauriers. Moi. Seul rescapé du passé, l’exclu au destin moribond. Ressurgi d’entre les morts. Vivant, mais sans vie. Éploré. Sans soif ni désirs.

Le temps, le temps. Atténuant. Joies éphémères. Baumes allégeant les tourments.

Cent quatre automnes. Dernier voyage. Triste et morne. Rue Des Mirages.

Vite, vite, les mânes! Vers l’infini, remontez mon esprit. Enfin, douceurs! La route des fleurs.

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