J’écris pour me souvenir. Dans quelque temps, cette crise de la COVID-19 sera derrière nous et je ne veux pas oublier la période durant laquelle nos habitudes de vie ont complètement changé. François Legault, notre premier ministre, l’appelle la « plus grande bataille de notre vie ».
Mardi, 9 h à Griffintown. Comme tous les matins, je fais une marche avec mon chien. Les moineaux pépient. Les canards volent au-dessus du canal. Mon chien sent partout les odeurs du printemps et jappe après les pigeons. Pour cela, rien n’a changé. C’est pourtant le seul bruit que j’entends. La rue est déserte. Le soleil est caché, mais je le sens derrière son rideau de nuages.

Depuis trois semaines, la population est confinée. Pour se protéger du coronavirus qui cause la COVID-19. Chacun chez soi. On sort pour l’essentiel. L’éloignement social est un nouveau terme à respecter. Montréal a l’air d’une ville fantôme. Tout est arrêté. Dans la construction, les grues ne lèvent plus. Les gens sur le trottoir ont disparu. Les commerces ont fermé boutique. Ça me permet de me concentrer sur la beauté de la nature en éclosion. Malgré les déchets un peu partout, je ne peux m’empêcher de penser aux belles choses que la COVID-19 me permet de voir : la vie est fragile et on doit la protéger. Sans le savoir, les gens polluent moins qu’avant, car la plupart des transports sont annulés. Pas de paquebots, d’avions. Les frontières sont verrouillées. Seuls les camions et autos de livraison roulent encore. La consommation ralentit. Les dépenses des ménages aussi. Les sorties au restaurant? Bof! On en a perdu envie. La plupart ont fermé leur salle à manger donc adieu l’ambiance! Pharmacies, épiceries, dépanneurs restent ouverts pour qu’on reste vivants. Les usines de fabrication de désinfectants, de masques et gants chirurgicaux sont à peu près les seuls à faire des affaires d’or.
On dit qu’on entre dans le pic de la courbe, là où le maximum de gens sera infecté par le coronavirus au Canada. Le Québec est la province où il y a le plus de morts : 31 décès en date d’aujourd’hui. Tous les jours, on remercie les héros de la santé qui tiennent à bout de bras la guérison des cas les plus lourds.
Oui, le virus a changé indiscutablement notre routine quotidienne. Il nous fait sentir inquiets, tristes, mais aussi remplis d’espoir pour l’avenir. Les chercheurs vont mettre au point un vaccin et un médicament contre la COVID-19 et ses effets. La Chine, où le virus était apparu, contrôle la situation et voit sa courbe redescendre. Les gens n’ont jamais été aussi solidaires à tenir leurs distances. Les couples n’ont jamais été si proches (à surveiller le nombre des naissances en décembre). Même si le taux de chômage augmente, les deux gouvernements mettent en branle des mesures d’aide financière pour aider leur monde et préparer la relance de l’économie. La baisse du prix du pétrole réjouit les automobilistes, surtout les camionneurs (en l’espace d’un mois, il est passé de 1,31 $ à 0,71 $). Preuve aussi que ce qui monte redescend toujours. La désinfection suit son cours. Tout est net dans la maison et dans les entreprises encore en exploitation. À défaut de se voir, les gens d’une même famille se téléphonent, usent de leur créativité pour se montrer leur attachement. Merci aussi à l’omniprésence des appareils numériques qui facilite tout le reste. On réapprend à cuisiner. À travailler d’une autre façon. À négocier avec notre banquier (clin d’œil à mon banquier de mari). On fait descendre le niveau de pollution dans le monde en restant chez nous (je serais curieuse de voir les statistiques sur la consommation de carburant et son impact sur l’environnement depuis le début de la crise).
En somme, cette situation critique nous aura montré à nous serrer les coudes, à prendre le temps de redécouvrir notre essence véritable. Pour reprendre l’idée d’une amie de longue date qui m’a écrit hier : l’humanité n’aura jamais été plus présente qu’en cet instant. En attendant que l’avenir arrive, ne lâchez pas, ça va bien aller!
Encouraging, beautiful thoughts to start our day here in Australia. Thank you. Keep well. Yes, this too will pass, and each of us is responsible to be better for having made it through!
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