Récit 1 : BonGo en solo

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Chapitre 2 (suite de BonGo à Florence)

OLYMPUS DIGITAL CAMERAJour 3 : En auto avec Pietro

Le lendemain, j’ai toujours les yeux grands ouverts. Je ne veux pas rater le départ. Pietro et Lynie ont loué une Alfa Romeo pour se promener en Toscane. Petit-déjeuner de l’autre côté de la rue. Caffè Rivoire. Des serveurs en habit du dimanche (y a-t-il quelqu’un qui peut m’expliquer pourquoi il n’y a que des hommes qui servent aux tables, en Italie?). Deux cafés arrivent dans des tasses tellement petites que je n’y entrerais même pas mon unique doigt. Deux jus d’orange, une assiette d’œufs pour lui, des rôties et une brioche pour elle. Rien pour moi, je ne veux pas leur enlever le peu qu’ils ont. Facture : 42,5 euros = environ 65 $. Il est temps qu’on parte.

Les valises bouclées, on prend le taxi vers la boutique de location de voiture, à l’autre bout de Florence.

– Oh, non! s’exclame Pietro. Nous avons oublié les passeports dans le coffret de sûreté de l’hôtel.

Santa Madre! Il appelle le commis à la réception de l’hôtel : les passeports sont en sécurité entre ses mains. Lynie décide d’aller les chercher en marchant. Je reste avec Pietro pour lui tenir compagnie, le temps de remplir les papiers nécessaires pour louer la voiture. Finalement, l’Alpha Romeo manuelle s’évapore et une Audi 3 automatique hybride diesel apparaît.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAL’attente me paraît une éternité. Je décide donc de sortir du sac à dos déposé dans un coin de la boutique pour aller explorer les environs. Pas trop loin, au cas où Lydie arriverait, mais j’ai le temps de me pointer au coin de la rue. Elle m’a enseigné à demeurer prudent dans un nouveau pays, en ça je lui obéis. Je veux simplement guetter son retour. Attriqué de ma casquette des Canadiens de Montréal dénichée dans une vente de débarras, je me risque sur le trottoir. Gauche ou droite? Je décide de courir vers la gauche, puisque le chemin y est le plus court, jusqu’au coin de la rue. C’est une chance, Pietro ne m’a pas vu. Il n’y a pas d’arrêt à l’intersection pour les automobiles. Ce midi, la circulation y est carrément dangereuse.

– Ma, Pietro, che fate? lance quelqu’un.

Pietro? MON Pietro? Sans aucun doute, il est attendu dans une voiture. Ce quelqu’un lui ouvre la porte précipitamment et lui ordonne d’embarquer. Mais qu’est-ce…?

OLYMPUS DIGITAL CAMERAJe vois Pietro ouvrir la porte arrière pour y lancer son sac à dos, la refermer, et s’élancer sur le siège avant. Pas le temps de réfléchir. Je me dépêche à mon tour et me hisse à bord du véhicule avant qu’il ne referme la porte du passager sur mon pied. Fiou! Un peu plus et je devenais orphelin. Et Lydie? Est-ce qu’on la prend en passant, les gars?

Pietro me balance un de ces coups de pied dans le ventre. Je suis projeté sous le tableau de bord. Aïe! C’est quoi ces manières? Il ne m’a sûrement pas vu! J’essaie de me lover au fond pour éviter un autre coup de pied, avec pour seule image une paire de souliers jaune citron. Quoi? Pietro s’est acheté une nouvelle paire d’espadrilles? Jaunes? Peu possible, lui qui est de nature si conservatrice.

– Mamma ci aspetta per pranzo, dit l’homme derrière le volant.

Depuis quand Pietro comprend-il l’italien? Je l’entends répondre des mots incompréhensibles qui n’en finissent plus de finir par « o ». Oh… Je ne reconnais pas sa voix. Je pense que je me suis trompé de Pietro. Me voilà solo.

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