Au tour de Melbourne

La croisière commence à s’amuser. Partis de Sydney à bord du Viking Orion, on se promet de belles découvertes en Australie du Sud et en Nouvelle-Zélande. Notre départ est pluvieux, mais nos esprits sont gorgés de soleil et du bleu de l’océan.

Déjà, on relaxe un peu, un petit cocktail à la main. Les photos du haut ont été prises à travers une vitre, les gouttelettes faisant ombrage à la qualité des photos, mais qui s’en soucie? Surtout pas moi, en cet instant où je savoure mes vacances. On se couche et se lève tôt, à cause du décalage horaire. On va s’y faire.

On navigue une journée complète sur la mer de Tasman, qui sépare l’île de Tasmanie au continent. Plus on descend vers le sud, plus il fait beau. Ça fait un énorme bien de prendre le temps, de se laisser voguer au gré du capitaine.

Melbourne la magnifique

On arrive en ville, bordée par des étendues de sable fin. Le beau et le chaud nous réconfortent, après le temps gris de Sydney. En ce dimanche matin, les plages sont déjà fréquentées par des irréductibles, et l’après-midi, elles sont bondées. Des requins ici? Ça arrive, oui, mais ils ont souvent deux jambes…

À la dernière minute, on se joint à un groupe qui part en excursion; merci au couple qui s’est désisté! Destinations : refuge Healesville Sanctuary, vignoble Rockport et parc national de la chaîne de montagnes Dondanong.

Pour s’y rendre, on passe par le centre-ville de Melbourne, capitale de l’état de Victoria. Comptant plus de cinq millions d’habitants, la ville a été nommée la deuxième ville la plus agréable à vivre au monde après Vienne, selon l’Economic Intelligence Unit (EIU). Ses critères de classement : la stabilité du pays, ses soins de santé, sa vie culturelle, l’environnement, l’éducation et ses infrastructures. Je ne suis pas surprise. La ville est élégante, propre, verte. Sa température est clémente à longueur d’année (de 14 à 26 degrés Celsius), on peut s’y promener en sécurité (taux de criminalité très bas), il y a des canaux, des plages et des pistes cyclables… et c’est la ville où il se boit le plus de café par habitant au monde! Surprenant, non? Avec l’arrivée d’immigrants italiens et grecs après la Seconde Guerre mondiale, ils ont donné le goût aux Australiens de se servir de leur dernière invention : la machine à expresso. Les cafés s’arrachent aujourd’hui les meilleurs baristas, tellement la demande est forte. À Melbourne, plusieurs restaurants sont réputés pour leur gastronomie. Le bon vin du pays y coule aussi à flots.

Les Jeux olympiques d’été se sont tenus à Melbourne en 1956. C’était la première fois que les JO se tenaient dans l’hémisphère Sud de la planète. Déjà à l’époque, il existait beaucoup de restrictions sur l’entrée d’animaux étrangers en Australie. Ils ont été obligés d’annuler les compétitions équestres, car les chevaux devaient subir une quarantaine de six mois avant leur arrivée. Finalement, ces compétitions se sont tenues à Stockholm un peu plus tard dans l’année. Aujourd’hui, les installations olympiques sont intactes et elles sont utilisées pour des compétitions sportives, comme le cricket, le football australien et le rugby. On passe à côté du complexe de tennis, le Melbourne Park, qui se prépare pour l’Open d’Australie (tournoi de tennis international) qui aura lieu la semaine prochaine.

S.O.S. animaux

Le refuge pour animaux Healesville Sanctuary est à une heure environ de Melbourne, dans la vallée de Yarra. Vous connaissez mon amour pour les animaux australiens (lire mon article à ce sujet)? Il est alors tout naturel que je retourne les voir, ne serait-ce que pour constater que ma passion est toujours intacte.

Au refuge, on retrouve des animaux sauvages qui ont été rescapés dans la nature – trouvés blessés, ayant fui les incendies de 2019-2020 ou leur mère ayant été tuée dans un accident de la route. Émeus, koalas, kangourous, diables de Tasmanie, dingos, wombats, perroquets et autres types d’oiseaux, l’espèce animale australienne y est presque au grand complet. Contrairement à un zoo, où les visiteurs sont libres et les animaux encagés, un refuge nous fait pénétrer dans un écosystème naturel où les animaux sont libres de se cacher de nous ou de se découvrir à nos regards. On voyage d’un milieu naturel à un autre en passant par des cages de protection à plusieurs portes grillagées, pour éviter que des animaux ne s’échappent vers un autre milieu. Après tout, l’idée est de les protéger des prédateurs qui peuvent se trouver dans un écosystème voisin. Beaucoup (27) sont des espèces menacées d’extinction. Le monde se réchauffe, le refuge essaie donc de faire le maximum pour éviter que des espèces ne disparaissent totalement.

Vignoble Rockport

C’est l’heure du dîner. Notre autobus doit se stationner quelque part en pleine campagne, les passagers sont affamés. Le vignoble Rockport est tout indiqué. L’endroit est beau, le bâtiment est neuf, entièrement vitré, avec un plafond cathédrale. Le problème, c’est que notre autobus n’est pas le seul qui « dompe » ses passagers ici. Sitôt arrivés, on est dirigés vers une table collée sur tant d’autres. J’ai compté environ 300 personnes attablées. La dégustation de vins commence. On nous sert des canapés, et les vins se succèdent à la vitesse de l’éclair. Les langues commencent à se délier. Chaque personne veut savoir d’où vient son voisin de chaise. Le ton monte. On veut entendre les répliques du voisin, alors on se rapproche. On parle plus fort pour couvrir le ton de l’autre voisin. Résultat : je deviens muette, mes oreilles bourdonnent, mon cerveau rétrécit, je veux sortir à tout prix de cet endroit infernal. Du bruit, de la cacophonie à son paroxysme. Je mange le repas qui nous est servi – il est par ailleurs excellent -, et dès que possible, je me sauve vers la boutique du vignoble pour échapper à ce vacarme assourdissant.

J’apprends par la suite que les touristes n’avaient qu’une heure pour faire la dégustation de vins, manger le repas copieux, dessert et café inclus, magasiner à la boutique et aller aux toilettes. Notre navire doit quitter le port plus vite que prévu. C’est dommage, car j’aimerais bien aller marcher entre les vignes, visiter les installations de production, et ne pas me sentir bousculée.

Si le vin de Rockport est bon? Bof… « caler » du vin n’est pas mon fort. J’en ai encore des rapports.

Olinda et les montagnes Dondanong

Notre tour d’autobus se poursuit jusque dans la chaîne de montagnes Dondanong. Les paysages sont magnifiques, d’immenses arbres recouvrent les montagnes, parsemées de chalets, luxueux pour la plupart. On arrête à Olinda, le village le plus haut en altitude de la région de Dondanong. Sa population est de 1 773 habitants. On se délie les jambes sur la rue principale, composée de boutiques d’art, de magasins d’antiquités et de bistrots. Avoir plus de temps, on peut aller au Jardin botanique d’Olinda, le National Rhododendron Gardens, qui reçoit plus de 50 000 visiteurs par an. Il faut voir cette multitude d’azalées, de camélias, de rhododendrons, de jonquilles et de narcisses en fleurs.

Chaque village du parc national Dondanong a ses propres pompiers volontaires et un plan d’urgence en cas de feu de forêt. Le dernier feu de la région a eu lieu en 1966. L’entraide est forte entre les pompiers de tous les villages. Chacun va prêter main-forte aux autres, comme cela s’est passé en 2020. Cette année, les lacs ne sont pas à sec; en cas d’incendie, ils pourront arroser.

Notre retour sur l’Orion s’effectue sans problème. Je profite de la vue de Melbourne une dernière fois. Je resterais bien quelques jours ici, à siroter un bon café sur mon balcon, mon regard se perdant à l’horizon. Je vous retrouve en Tasmanie… sur l’île du diable!

2 réflexions sur “Au tour de Melbourne

  1. Bravo pour ce billet relatif au continent océanique Lyne! C’est avec grand intérêt que tu m’as fait découvrir certaines merveilles de l’Australie que j’ignorais jusqu’ici , dont Le refuge pour animaux Healesville Sanctuary notamment. Grâce à ta touche bien personnelle, tu as ravivé en moi le désir de visiter l’Australie, ce pays si convoité par mon père de son vivant! J’espère sincèrement avoir l’opportunité un jour de le faire à sa place en sa mémoire 🙏 ❤️.

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    1. Merci de tes commentaires, Angela. Je souhaite vivement que tu mettes les pieds en Australie un jour, ne serait-ce que pour réaliser le rêve de ton père. C’est tout simplement fabuleux, avec tous ces magnifiques paysages et animaux! Et que dire des gens qui y habitent, ils sont super gentils et accueillants.

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