Jamais je n’aurais pensé me retrouver deux fois au même endroit, à cinq ans d’intervalle, à l’autre bout de la planète. Pourtant, l’Australie a ce quelque chose qui attire indéniablement, presque sauvagement, ce qui fait qu’on y retourne. Chaque fois, le vol pour Sydney tue (21 heures cette fois-ci, en plus de l’attente aux aéroports) et on se fait la promesse que c’est la dernière fois qu’on y va.














Sydney était gris, plongé dans un épais brouillard, à notre arrivée. Le temps semblait figé, conjugué au plus-qu’imparfait. Comme des automates, mon mari et moi avancions dans la ville, sans voir grand-chose, la fatigue nous tirant dans la grisaille. Dans nos têtes, des tambours résonnaient : JE VEUX DORMIR! Mais pourtant, il fallait combattre, attendre que notre chambre sur le navire Viking Orion soit prête à nous accueillir. Surtout, nous adapter à l’heure du pays. Après tout, on était le matin, 16 heures plus tard qu’à Montréal. Des bruits de vagues, au loin, nous ramenaient sur terre, annihilant notre sentiment de crevaison. Et l’Opéra de Sydney, qui nous rappelait à l’ordre. Inexorablement.
Ayant déjà visité le nord du pays, nous visitions le sud cette fois-ci : Sydney, Melbourne et Hobart. D’abord, mettons une chose au clair. La capitale de l’Australie n’est pas Sydney, mais bien Canberra, et ce, depuis 1908.
En chemin vers l’Opéra, j’ai renoué avec ces grands oiseaux blancs immigrés d’Amérique, les ibis. Ensuite, visite à pied jusqu’à la cathédrale Saint-Mary, en passant par deux immenses parcs, le Royal Botanical Gardens et Hyde Park, et l’hôpital de Sydney. Pour le retour à l’hôtel Four Seasons pour attendre notre transfert vers le navire, nous avons pris la rue piétonne St-Pitt. Cette rue est propice au magasinage, même si je n’avais pas la tête à ça. Dans le centre-ville, immeubles modernes et d’époque se succèdent, sans ligne architecturale définie apparente.

Voir plus de photos de Sydney (2018)
Croisière avec Viking
On monte enfin à bord. C’était une première pour nous avec la compagnie de croisière Viking. Il accueille 930 passagers, ce qui en fait un navire de grandeur moyenne (j’adore!). Le Viking Orion a commencé à sillonner la mer en 2019, il est donc presque neuf. J’ai apprécié son allure sobre, son ambiance zen, son décor épuré, loin du gling gling qu’on peut voir ailleurs. Les boiseries sont omniprésentes et élégantes.

Le service à bord est excellent, tout comme les commodités, la sécurité, les spectacles. Les chambres sont de dimensions un peu restreintes, comme sur d’autres compagnies de croisière. La qualité des restaurants est impeccable, mais j’ai préféré les mets servis au Chef’s Table, restaurant asiatique unique en son genre. Chaque plat s’accorde avec un vin, ce qui fait partie de l’expérience gastronomique. Mes attentes du restaurant italien Manfredi’s étaient peut-être trop élevées; il aurait avantage à revoir son menu et à coller davantage aux mets italiens traditionnels, dont tout le monde se délecte.











Les montagnes Bleues
Le lendemain, masqués pour éviter la COVID, nous voilà à bord d’un autobus qui nous mène vers les montagnes Bleues en cette journée grise du 6 janvier 2023. Découvert par le capitaine Phillip Cook en 1798, Sydney compte aujourd’hui une population d’environ 5 millions de personnes. Dans toute l’Australie, on en compte 25 millions… et 75 millions de moutons. Donc, 3 moutons pour 1 habitant. Cocasse.
Dans la région des montagnes Bleues, on retrouve toute la biodiversité de la faune et de la flore d’Australie à 1 heure et demie de Sydney. La région forme un plateau à 450 pieds de hauteur dans lequel les koalas circulent librement, les eucalyptus y poussant avec vigueur. Plus de 400 km de sentiers serpentent les montagnes Bleues, et chaque année des gens s’y perdent ou sont retrouvés morts. Après tout, nous sommes dans le pays qui compte le plus d’animaux dangereux de la planète!
La région comporte 17 villages, dont Leura. Coquet, tranquille. La pluie nous souhaite la bienvenue. On reprend la route vers le site d’Echo Point. J’aperçois des cacatoès blancs en liberté perchés sur des câbles électriques ou mangeant sur le sol. Mais pas de wallabies ni de koalas. On les verra ailleurs.


À notre arrivée, le site d’Echo Point était plongé dans un épais brouillard, mais j’ai eu la chance, l’espace de 15 secondes, de capter ces immenses pics rocheux, les Three sisters. Le vent était tellement puissant qu’un parapluie était devenu inutile. Ce site, classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO, a inspiré le film Jurassic Park quant aux types de végétaux et d’animaux à y présenter.






Prochain arrêt : le Scenic World. On se promène à pied dans la jungle et monte dans plusieurs téléphériques, pour y observer la nature luxuriante et en apprendre plus sur les espèces présentes. Autrefois, une mine au charbon était en opération. Le soleil sort le bout du nez, mais le gris reprend tout de suite ses droits. Néanmoins, on se sent vraiment en sol australien.












Pour finir cette tournée, un lunch gris nous attendait à l’hôtel Carrington, à Katoomba. Mais, horreur! Le décor lugubre victorien me faisait penser au film Shining l’enfant lumière! Frissons garantis. Jamais je n’y passerais la nuit! Même Laurel et Hardy n’ont pas réussi à empêcher mon imagination de vagabonder… il s’en est passé des choses, ici, depuis sa construction, en 1882! Croyez-en mon intuition.








Prochain billet : Melbourne. Comme si vous y étiez déjà.